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Se proteger en manif

Le Chefresne, 23 juin 2012, 40 min de manif champêtre pour 25 blessé.es dont 3 gravement (perte de l'usage d'un œil, séquelles irréversibles au niveau des bras et jambes) par des tirs de flashball et de grenades de désencerclement. Manif contre la retraite à 65ans, automne 2010, alors qu'il se promène au milieu des barricades à Montreuil, un lycéen se prend un coup de flashball, un œil en moins. Amputation de deux orteils d'un manifestant à St Nazaire en 2009 à cause d'une grenade de désencerclement. Mouvement lycéen, Nantes, novembre 2007, un lycéen de 17 ans éborgné par un flashball. Corbeil-Essonnes, juin 2011, une gamine de 9 ans se prend un tir de flashball et tombe dans le coma en marge de clashs entre lascars et flics. Villiers le Bel, Mai 2009, au cours d'une émeute, deux personnes sont victimes de tirs de flashball et perdent chacun un œil. Toulouse, un jeune est éborgné lors d'une manif étudiante en mars 2009. La ZAD, 23 et 24 novembre 2012, plus d'une trentaine de personnes gravement blessées, la plupart par des tirs de flashball et de grenades assourdissantes.
La liste des blesséEs graves en manif est encore bien longue, spécialement depuis l'utilisation de grenades de désencerclement à partir de 2004 et de la généralisation du flashball en 2002.

Comment se protéger contre ces violences policières qui blessent et mutilent ?
Dans certains pays comme la Grèce ou l'Italie, le port du casque ou du masque à gaz en manif est devenu commun voire banal. A nous de les imposer ici comme ailleurs.

Les protections

Pour le crane il existe des casquettes renforcées, qui n'arrêteront certainement pas le tir de flashball mais qui peuvent s'avérer efficaces, au moins contre les coups de matraques. Elles ont l'avantage d'être très discrètes, leur apparence est similaire à une casquette normale, on se fait donc moins repérer par les flics qu'avec un casque. Elles peuvent se voler facilement dans les Leroy Merlin, il suffit d'enlever l'étiquette, de la mettre sur la tête et de sortir comme si de rien n'était. (photo 1)

Le casque de moto est efficace contre les flashball, il faudra en préférer un ouvert afin d'y placer éventuellement un masque à gaz. Ils sont assez chers, mais en se débrouillant bien, il est possible d'en voler dans les grands supermarchés de type Auchan ou Cora.

Les masques à gaz combinés à des lunettes de protection étanches peuvent s'avérer efficaces contre les lacrymos. Attention à prendre un masque 3M (norme A,B,E). Ils sont facilement volables dans les magasins de bricolage. Le plus efficace reste le masque à gaz intégral (photo 2). Il a l'avantage d'avoir une visière en plexiglas qui résiste aux tirs de flashball et éclats de grenade; si le choc restera mémorable, vous ne devriez pas être mutiléE. On peut en trouver de bonne qualité dans les magasins de jardinage de type "Point Vert". Leur prix est prohibitif (110€ le masque, 110€ les quatre cartouches) mais ils se volent facilement à l'aide d'un sac à dos. Les cartouches se vendent souvent séparément, attention à ne pas les oublier.



Vous pouvez vous mettre des protèges tibias, ça n'arrêtera pas les éclats de grenade mais ça en atténuera les effets. Vous pouvez aussi les placer au niveau de votre poignet, de façon à avoir les avant-bras protégés.

Les bouchons (ou boule Quies) atténuent le pouvoir de nuisance des grenades de désencerclement qui ont aussi un effet assourdissant. Pas d'inquiétude, si le niveau sonore de la manif diminue forcément, vous entendrez malgré tout gueuler les conseils de vos amiEs.

Veillez à bien choisir vos gants. Dans l'idéal, prendre des gants ignifugés trouvables dans les magasins de bricolage, afin de pouvoir relancer les lacrymos sans se bruler. Attention à ne relancer les lacrymos qu'une fois qu'elles ont explosé et qu'elles commencent à cracher du gaz, si ce n'est pas le cas, ça pourrait être une grenade de désencerclement et votre main pourrait bien y rester.

Pour ce qui est des chaussures, préférez de bonnes chaussures montantes de marche. Elles permettent de courir, elles s'adaptent à tous les terrains et offrent une protection relative face aux éclats de grenades.

Un bouclier peut s'avérer utile, mais s'il n'est pas en métal ou en plexiglas, il y a des chances pour que les balles de flashball le traverse.

Un sac à dos peut être très utile s'il est renforcé avec une plaque en métal (une BD au format belge peut suffire). Il pourra vous protéger des éclats et des tirs de flashball.

Pour finir, laissons la parole à Pierre D. qui a perdu l'usage d'un œil à Nantes en 2007, et qui déclare le 7 mars 2012 lors du procès du policier ayant tiré au flashball :
"Si le policier est relaxé, j'invite chacun à se casquer en manifestation pour ne pas se faire toucher à l'œil."
Le policier a été relaxé.


Posté le 11/02/2013


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